De nouvelles datations de roches vendéennes

 

Résultats de datation absolue de roches vendéennes        

 communiqués et interprétés par André Pouclet, géologue, membre de l’AVG

Le granite orthogneissifié de l’île d’Yeu est daté à 530 ± 8 Ma par mesure U/Pb par ablation laser à l’ICP-MS sur zircon . 530 Ma, c’est entre le Tommotien et l’Atdabanien, donc clairement le Cambrien inférieur (stade 2 de la série 1 de la charte internationale de 2006). On admettra sans peine que c’est aussi l’âge de l’orthogneiss des Sables d’Olonne.

NB : La datation de l’orthogneiss de l’île d’Yeu est tirée de Pitra et al. (2008) mais n’est pas encore publiée. Elle le sera dans la future notice de la carte géologique de l’île par Hervé Diot.

Dans la notice du Poiré-sur-Vie de Béchennec et al. (2008), de nouvelles datations de bonne qualité (Cocherie, U/Pb sur zircon LA-ICPMS, BRGM) donnent, pour la métarhyolite porphyroclastique de La Chapelle-Hermier, 478 ± 14 Ma, la métarhyolite de Coex, 483 ± 10 Ma et 486 ± 4 Ma, et la métarhyolite porphyroclastique de La Sauzaie, 481 ± 14 Ma et 477 ± 7 Ma.

Plus aucun doute possible. Ces rhyolites sont de l’Ordovicien inférieur, ainsi que la formation de Saint-Gilles. On peut les corréler avec les métarhyolites porphyroclastiques de St-Mathurin qui seraient en contact anormal avec les formations à phtanites s’il est bien vérifié qu’elles sont siluriennes. En revanche, les métarhyolites de Chardrie (Olonne-sur-mer) et  St Hilaire-de-Talmont semblent être stratigraphiquement en dessous. Celles de St Hilaire sont surmontées par la formation gréseuse à Cruziana attribuée à l’Ordovicien inférieur à moyen. Il faut réviser l’âge Wenlock (Silurien moyen) des métarhyolites de La Chapelle-Hermier et s’interroger sur l’âge silurien supérieur de celles de Mareuil qui devient très douteux à moins d’envisager un second épisode rhyolitique déconnecté.

La formation de Sauveterre-Chardrie (Ordovicien inférieur à Cambrien supérieur) thermiquement métamorphisée par le leucogranite (Viséen) des Sables d’Olonne et en contact anormal sur l’orthogneiss (Atdabanien) des Sables d’Olonne lui est donc postérieur d’environ 50 Ma. En revanche, les métasiltites du Cayola sont chevauchées par l’orthogneiss, comme les paragneiss de l’île d’Yeu (chevauchement initial nord-sud). Je ne connais pas la relation entre les métasiltites du Cayola et les métapélites de la pointe du Payré, mais j’envisagerais volontiers un âge Cambrien supérieur à moyen pour cet épisode détritique qu’on ne retrouve pas à Sauveterre.

Dans la notice du Poiré-sur-Vie de Béchennec et al. (2008), le granite d’Aizenay est daté à 335 ± 5 Ma, celui des Clouzeaux à 329 ± 6 Ma, celui de Beaulieu à 328 ± 5 Ma. Compte tenu des données sur monazite non publiées de Michel Faure, je pense que le leucogranite des Sables d’Olonne est contemporain et daté du Viséen entre 330 et 320. Ce magmatisme crustal anatectique est associé à la phase d’extension est-ouest qui fait suite aux chevauchements des nappes supra-crustales du Dévonien supérieur.

 

 

André Pouclet