Archives de catégorie : Actualités géologiques

Les glaciers himalayens sont moins « malades » que prévu…

 

…mais les lacs périglaciaires menaçent  la population

       Techno-Science.net   –  21/04/2012

 

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La formation de grands lacs périglaciaires constitue une menace pour les populations qui vivent en aval.

Image : Markus Stoffel/DR

 

Plusieurs centaines de millions de personnes de l’Asie méridionale dépendent des eaux douces stockées dans les glaciers de l’Himalaya. Etablir scientifiquement comment ceux-ci vont se comporter face au réchauffement climatique s’avère primordial. Des chercheurs des universités de Genève (UNIGE) et Zurich (UNIZH) viennent de démontrer que la réduction des glaciers de l’Himalaya se fait moins rapidement que préalablement supposé. Ce motif éventuel de soulagement est pourtant assombri par la constatation du danger grandissant que représentent la formation et la rupture éventuelle de lacs périglaciaires.

Depuis la publication de certaines évaluations contestées du Groupement intergouvernemental des experts sur les changements climatiques (GIEC), les glaciers de l’Himalaya constituent plus que jamais un sujet d’inquiétude pour le public et les chercheurs. Les connaissances lacunaires dont on disposait jusqu’ici sur ces glaciers himalayens empêchaient toute affirmation à leurs propos. Pour remédier à cela, une équipe internationale de chercheurs sous la direction de l’UNIGE et de l’UNIZH vient de réaliser une importante compilation des connaissances dans ce domaine, laquelle fait l’objet d‘une publication dans la dernière édition de la revue Science.

Grâce à ce travail, les scientifiques démontrent que les scénarios de régression marquée des glaciers dans l’Himalaya, publiés dans le dernier rapport du GIEC, étaient erronés et exagérés.

Suite de l’article dans « Technoscience.net » : http://www.techno-science.net

 

Découverte des plus anciens embryons de reptiles fossiles

 

Des embryons  de Mésosaures fossiles de 280 millions d’années

 Techno-Science.net – 4 avril 2012

Datant d’environ 280 millions d’années, les plus anciens embryons fossiles de reptiles ont été mis au jour en Uruguay et au Brésil. Ils appartiennent au groupe des mésosaures, reptiles aquatiques anciens. L’étude de ces fossiles particulièrement bien conservés suggère que les mésosaures étaient vivipares (1) (repoussant de 60 millions d’années ce mode de reproduction) sinon qu’ils pondaient des oeufs à des stades avancés de développement. Publiés dans la revue Historical Biology, ces résultats sont révélés par une équipe internationale impliquant Michel Laurin, directeur de recherche CNRS au Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (CNRS/Museum national d’histoire naturelle/UPMC).

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Embryon fossile de Mésosaure du Permien inférieur dans un oeuf  issu de la formation de Mangrullo en Uruguay.

 Photo du spécimen de gauche et dessin d’interprétation à droite  © Graciela Piñeiro (à gauche) et Inés Castiglioni (à droite)

Si les plus anciens amniotes (2) fossiles adultes connus à ce jour datent d’environ 315 millions d’années, les paléontologues disposent de très peu de collections d’oeufs et d’embryons fossiles. Grâce à la découverte d’embryons fossiles de mésosaures, reptiles aquatiques anciens, datant d’environ 280 millions d’années, une équipe internationale impliquant Michel Laurin, du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (CNRS/Museum national d’histoire naturelle/UPMC), livrent de nouvelles informations sur le mode de reproduction de ces animaux.

Au Brésil, l’équipe de paléontologues a mis au jour un spécimen fossile en gestation. Celui-ci révèle que les mésosaures qui peuplaient ce territoire retenaient les embryons dans l’utérus pendant la plus grande partie du développement embryonnaire. Ces reptiles étaient donc probablement vivipares (1).

De plus, en Uruguay, les mêmes chercheurs ont exhumé 26 spécimens de mésosaures adultes, tous associés à des embryons ou à de très jeunes individus, et datant de la même époque que le fossile brésilien. Ces spécimens, plus ou moins désarticulés, sont difficiles à interpréter mais il s’agit probablement, pour la plupart, d’embryons dans l’utérus, étayant la thèse de la viviparité chez les mésosaures. Les plus grands d’entre eux pourraient représenter de jeunes animaux dont s’occupait au moins un des deux parents, laissant supposer l’existence de soins parentaux. Cependant, un oeuf isolé de mésosaure (voir la photo ci-dessous) a également été mis au jour sur ce site uruguayen. Cette découverte nuance la thèse de la viviparité (qui, en principe, exclut la ponte d’oeuf). Elle suggère que les mésosaures d’Uruguay pondaient des oeufs à un stade avancé de développement qui devaient éclore peu après (quelques minutes à quelques jours plus tard).

Ces recherches révèlent donc les plus anciens fossiles d’embryons amniotiques au Paléozoïque (-543 à -250 millions d’années) et les premiers exemples connus de rétention d’embryons (et peut-être de viviparité), repoussant de 60 millions d’années ce mode de reproduction. Les particularités reproductrices des mésosaures révélées dans cette étude reflètent-elles leur mode de vie aquatique (la viviparité étant fréquente chez les reptiles aquatiques) ou plutôt une condition assez répandue chez les premiers reptiles ?

 
 
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Reconstitution de l’embryon de mésosaure du Permien inférieur issu de la formation de Mangrullo en Uruguay dans un oeuf.
© Gustavo Lecuona
 
 
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   Embryon et adulte mésosaure, juxtaposés pour la reconstitution et la photo (pas trouvés en association) montrant la taille de l’embryon par rapport à celle de l’adulte.
© Graciela Piñeiro
Notes : (1) Animaux qui gardent l’embryon à l’intérieur et donnent naissance à leurs petits. (2) Les amniotes sont des vertébrés dont l’embryon est entouré d’une membrane appelée amnios ; ils incluent les mammifères et les reptiles.  
Référence
 
Graciela Piñeiro, Jorge Ferigolo, Melitta Meneghel & Michel Laurin (2012) : « The oldest known amniotic embryos suggest viviparity in mesosaurs » , Historical Biology : An International Journal of Paleobiology, DOI:10.1080/08912963.2012.66223