Archives de catégorie : Carnets de voyages

Reportage photographique à Tenerife

 

Couleurs du Teide, le volcan de Tenerife        

 Pierre Gibaud

L’archipel des Canaries, province espagnole au large du Maroc est formé de 7 îles principales. Chacune est un volcan de point chaud dont l’activité s’étale de 10 Ma à nos jours.

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 Le Teide est le pic principal du massif volcanique de Tenerife, la plus grande île.

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C’est le troisième volcan du monde après ceux de Hawaï,si on décompte leur hauteur à partir du plancher océanique. Il culmine à 3718 m au-dessus de la mer.

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Tenerife est agé de 3,5 Ma, tandis que le pic central n’a que 0,2 Ma et les dernières coulées datent de 1909. Christophe Colomb l’a vu en activité et a préféré faire escale à l’île de La Gomera.

                              Voici une excursion illustrée par mes photos                      prises au cours de plusieurs voyages.

En montant par la route nord, en zone forestière, voici une « rose de basalte » (4 m x 5m) à l’extrémité d’une de coulée. Cette solidification en orgues radiales est assez rare. 

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 Parmi les pins canariens (à 3 aiguilles), voici la silhouette du Teide.

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La route creusée dans les couches de cendres (gravillons agglomérés) permet de voir les empilements diversement colorés selon la composition de la lave à diverses époques ! 

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Un panneau  explique l’origine des différentes couches : claires ou sombres. 

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L’analyse des isotopes du soufre permet de savoir à quelle altitude les cendres ont été éjectées.Plus elles montent haut et plus le bombardement par les neutrons solaires fabrique de l’isotope 33S. La mesure du rapport 33S / 32S permet de connaître la violence de l’explosion.

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Une plate-forme naturelle porte des antennes et plusieurs observatoires internationaux.   

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Nous voici arrivés dans la caldeira dont l’altitude varie de 2000 à 2200 m.Sa largeur d’Est en Ouest est de 15 km et par endroits la paroi atteint 500 m de hauteur !Dans ce vaste espace, on trouve des coulées de tous âges.

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Quelques roches colorées.

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Vue du Teide face Est. 

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Les coulées récentes sont noires et souvent riches en obsidienne.

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L’obsidienne est un verre naturel sombre aussi brillant et coupant que le verre des hommes.

Avec le temps, au bout de plusieurs siècles ou millénaires,les composés ferreux s’oxydent et les coulées prennent alors une couleur rouille. 

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Sur les flancs du pic on observe des coulées très visqueuses pleines de rides. 

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Dans ce mode minéral, la vie est bien présente et le parc national du Teide est une réserve naturelle très protégée : « El Parque Nacional de las Cañadas ».

Après les lichens, et quelques plantes naines, les premiers végétaux de grande taille à coloniser les coulées, sont une variété de « genêts » dont les racines fracturent les blocs.

Le tajinaste ou vipérine rouge est propre à Tenerife. Bisannuelle, ses fleurs sont roses et donnent de petites graines ressemblant aux graviers volcaniques appelés « picón ». 

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Les fleurs attirent les insectes dont se régale le lézard « Gallotia ». 

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          Dans la caldeira, des volcans annexes ont été détruits par l’érosion. Il ne reste que le bouchon solidifié dans la cheminée. 

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En 1995, le téléphérique fonctionnait encore et nous a permis de monter sur le pic du Teide. La tache blanche vue d’en bas est une coulée de lave carbonatitique.

Les laves carbonatitiques dérivent d’un magma exceptionnellement enrichi en CO2 et Ca selon des modalités encore mal connues. Elles jaillissent noires, plus ou moins rougeoyantes et blanchissent très vite une fois refroidies, les minéraux s’altérant avec l’humidité. 

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Au sommet, nous sommes à côté de cette même tache blanche. 

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Vue d’en haut à 3600 m, on domine la  caldeira qui fut remplie par de la lave.Nous sommes à 80 m sous le sommet dont on voit le sentier d’accès au premier plan. Il n’est autorisé qu’à un petit nombre de scientifiques afin de protéger le site des hordes de touristes.

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Au pied du téléphérique, un muret montre la diversité des roches colorées. 

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 Au soleil couchant, les couleurs sont particulièrement agréables. 

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Nous sortons de la caldeira.

Voici le télescope solaire Thémis que je vous ferai visiter en détail dans un prochain article. 

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      Vue sur la plaine côtière de Candelaria sur la côte Est.

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      Et un dernier regard sur le pic. 

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Si vous allez  en vacances à Tenerife, il faut monter au Teide rien que pour le plaisir des yeux. Evitez les minibus pleins de touristes car vous aurez tous les mêmes photos faites aux « arrêts japonais » ! Louez une voiture pour la journée. Les routes sont assez larges et sans danger particulier. On peut accéder à la caldeira par au moins 5 routes différentes.

Enfin une information climatique importante. Le Teide et la ligne des crêtes SO / NE sépare Tenerife en deux zones climatiques :

– Le Sud-Est est semi désertique type Marakech et regroupe l’essentiel des touristes.

– Le Nord-Ouest est océanique doux type Biarritz l’été : vigne, bananiers, nuages l’après midi !

Bon voyage !

Pierre GIBAUD

 

Stromatolites d’Australie

 

Stromatolites marins et lacustres       

 Article de Claire König

 

Stromatolites d’Hamelin Pool

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Stromatolites dans la baie d’Hamelin Pool

Les stromatolites sont des structures organo-sédimentaires avec relief vertical au dessus du substrat produit par capture de sédiment et précipitation résultant de la croissance d’une communauté benthique constituée principalement de cyanobactéries.

NB : Certains restreignent l’usage du terme aux structures à lamination interne.

Les stromatolites de Hamelin Pool peuvent être considérés comme la population marine la plus diversifiée actuellement connue et leur développement est attribué aux conditions hypersalines de la baie qui limite la biodiversité. Cette biodiversité, alors inexistante, est aussi la raison de leur apogée lors des temps précambriens.

Chacune des trois sortes de stromatolites est caractérisée par un assemblage précis et une croissance sur une bande caractéristique le long du rivage.

La variété pustuleuse forme des colonnes de 1 m de large et de 10 cm de haut, construites par Eontophysalis major, que l’on pense être un descendant direct de Eontophysalis, cyanobactérie construisant des stromatolites au précambrien ! représentant ainsi le plus long lignage connu en biologie.

La variété lisse croît dans la partie inférieure de l’intertidal avec Microcoleus chthonoplastes, Schizothrix sp. etc.

La variété botryoïde (colloform) forme de larges colonnes (1 m de haut et plus) en milieu subtidal jusqu’à 4 m de profondeur. L’assemblage consiste en une flore de diatomées et différentes cyanobactéries. Il faut ajouter que l’on trouve souvent des macroalgues (Acetabularia) fixées sur ces formes.

La croissance des stromatolites est très lente :  0,3 mm /an, l’érosion compensant à peu près la formation. La lithification commence 1-2 cm sous le niveau de vie et la construction est orientée selon les vagues (élongation) et contre le vent (sud).

Mais il reste beaucoup à étudier et il n’y a pas d’autre région pour le faire.

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Hamelin Pool 

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Hamelin pool  – Vue d’ensemble sur les stromatolites

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Hamelin pool 

Stromatolites lacustres de lacs salés ou d’eau douce

Il existe aussi en Australie des stromatolites lacustres de lacs salés ou d’eau douce :

Lake Clifton : eau saumâtre – Lake Richmond : eau douce – Rottnest Island : lacs salés – Lake Thetis : lac salé 1,5 fois la salinité de la mer.

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Tethys Lake  – stromatolites

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Tethys Lake   – stromatolites

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Clifton Lake

Les plus anciens stromatolites  fossiles ont été trouvés au sud de Marble Bar dans le craton de Pilbara dans le groupe de Warrawoona vieux de 3,5 Ga.

Les stromatolites et la longueur du jour ? Comme les coraux, les stromatolites peuvent être utilisés pour mesurer le nombre de jours dans l’année mais dans des temps plus anciens. Il y a 850 Ma, il y avait 435 jours dans l’année de 20,1 heures ce qui correspond aux autres données indiquant un ralentissement de la rotation de la Terre dû aux frottements des marées.

 

Article de Claire König – membre de l’AVG

Photos de Christian König