Risques sismiques et règles de construction en Pays de Loire

 

Séismes : la région tremble tous les quatre jours

Ouest France – mercredi 26 octobre 2011

 

L’adoption de nouvelles normes européennes plus fines a pour conséquence la réévaluation des risques de tremblement de terre dans les Pays de la Loire avec des conséquences sur les règles de construction.

La dernière fois que la terre a tremblé dans les Pays de la Loire, c’était en mai 2010 à Fontenay-le-Comte (Vendée). Mais la secousse récente qui reste en mémoire, c’est celle de magnitude 4 sur l’échelle de Richter, à La Roche-sur-Yon, en juillet 2007. Car, si les Pays de la Loire ne figurent pas dans une zone de risques vraiment importants, les tremblements de terre de faible intensité y sont cependant très fréquents : un tous les quatre jours selon les spécialistes.

1386, 1588, 1711 et 1808 sont des dates de séismes qui, parmi une dizaine d’autres, ont causé, depuis la fin du XIVe siècle, des dégradations restées dans les annales. Le plus marquant reste le tremblement de terre du 25 janvier 1799. Il avait provoqué des dégâts notables entre Nantes et la Vendée, créant en particulier la panique à Machecoul (Loire-Atlantique). D’autres sont intervenus depuis comme le séisme de Saint-Pierre-d’Oléron (Charente-Maritime), du 7 septembre 1972.

2 à 3 % de surcoût

La normalisation européenne (Eurocode) et de nouvelles méthodes d’analyse plus pointues ont conduit à dessiner une carte plus fine de la zone à risques sismiques régionale (voir infographie). La sécurité de l’ancien zonage était basée sur les séismes historiques connus. L’Eurocode s’aligne désormais sur une conception probabiliste, intégrant l’occurrence des séismes.

Au final, la zone sismique affecte une plus grande partie des Pays de la Loire. Pas de panique toutefois, la majorité de la région est soumise à un « aléa faible » ; seul le sud du territoire régional, sous une ligne Guérande-Saumur, est classé en zone d’« aléa modéré ».

Cet échelon 3, sur une échelle de 5, conduit à mettre en oeuvre des modifications dans les procédés de construction. Les règles en vigueur depuis le 1er mai 2011 s’accompagnent en effet de normes parasismiques renforcées applicables aux bâtiments, afin de limiter les impacts d’éventuelles secousses. Elles concernent les maisons individuelles (lire ci-dessous), les bureaux et bâtiments recevant du public ainsi que les bâtiments qui font l’objet d’une extension.

On ne part pourtant pas de rien en la matière. Déjà, un décret de 1991 définissait des règles de constructions parasismiques pour les ouvrages et les maisons individuelles, applicables en particulier en Vendée. Mais le faible niveau de danger n’a pas affecté considérablement les méthodes de construction de maisons individuelles.

Il en va cette fois différemment et les règles sismiques vont avoir une incidence sur les modes de construction, afin d’éviter les risques d’oscillation puis d’effondrement. On va privilégier les formes régulières en évitant les balcons, les décrochements trop grands, voire les étages, en prévoyant des joints d’isolement entre deux bâtiments liés.

Dans la majeure partie des cas, le surcoût lié a ces contraintes ne dépassera pas 2 à 3 % du prix des travaux. Parfois 6 à 10 % pour les constructions plus complexes.


Camille GUILLEMOIS

 

http://www.ouest-france.fr/region/paysdelaloire