Sur les traces de la météorite de Rochechouart

 

Les traces de l’impact météoritique de Rochechouart 

Article de Pierre Gibaud      

 

A la limite entre le Limousin et la Charente, Rochechouart est une petite sous-préfecture de la Haute-Vienne, de moins de 4000 habitants, connue pour deux raisons :

– Les vicomtes de Rochechouart sont la plus vieille famille noble actuelle. Ce nom est très répandu dans divers patronymes à Paris.

– L’astroblème gigantesque, seulement élucidé en 1967.

Bien sûr, c’est cette seconde particularité qui nous a poussé au voyage !

 

Au détour d’une petite route sinueuse, voici château et clocher perchés sur un plateau.  

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Le château, imposant

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 Dans le parc public qui le jouxte, la roche n’est pas facile à identifier.

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En flânant dans une ruelle, observons un muret aux pierres jointées à la chaux. L’aspect de ces pierres est inhabituel.

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Autant de variété interpelle : ces pierres ont une histoire, sans doute complexe !

L’église

Le toit vrillé n’est pas banal. Voilà un charpentier qui cherchait la difficulté ! 

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Les colonnes encadrant le porche d’entrée sont d’une couleur grise qui tranche avec les pierres voisines.

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 En regardant de près dans ces pierres grises, on y voit des détails curieux :

– du granite ou du gneiss noyé dans une pâte,

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– ou bien…    

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 – ou encore !    

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Plus loin, une pierre ressemble à une « brèche », avec ses morceaux anguleux enchevêtrés. 

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En 1967, François Kraut, (1907-1983) géologue au Muséum de Paris, démontre que ces diverses roches sont la preuve de la chute d’une grosse météorite qui a eu lieu vers -200 Ma.

Le « Musée de la météorite » de Rochechouart sera créé en 1995. Devant la porte, sur le sol, voici un échantillon verni de la « brèche de Rochechouart ».

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 Visite du musée

Des  panneaux  bien composés expliquent le cataclysme.L’événement est daté de 200 Ma environ.

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 A cette époque, les continents étaient presque tous soudés pour former la Pangée.

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 L’impact fut d’une extrême violence.

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Pendant longtemps, il en a résulté un cratère circulaire de 20 km de diamètre et 2 km de profondeur. 

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Le fond plat était recouvert par les débris retombés et inclus dans la roche fondue sur une épaisseur de 100 m.  Après refroidissement, cette matière a donné des « brèches » caractéristiques.

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De nos jours, l’érosion a totalement détruit le cratère et l’a même sur-creusé de façon telle que Rochechouart est actuellement perchée sur un plateau.

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Ces brèches ayant servi de pierres de construction, c’est donc dans les murs qu’on les observe le mieux. Ici comme ailleurs, c’est dans les murs à faible valeur architecturale qu’on trouve le plus sûrement les pierres issues directement du sous-sol d’un site !

 

Echantillons de  diverses brèches exposées :

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La violence des impacts météoritiques modifie les roches qui deviennent des « impactites ». Elles sont identifiables de deux manières :

– au niveau microscopique :  les grains  de « quartz choqués » visibles en lame mince.

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–   au niveau centimétrique : les « cônes de percussion » .

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La Terre est continuellement bombardée de météorites. Heureusement que les plus grosses et les plus dévastatrices sont rares !  

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Le musée montre aussi la coupe du fond du cratère à la carrière de Champagnac.

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 Allons voir cette carrière qui exploite la roche située sous l’impact. 

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Une partie du site de l’astroblème* ( 50 ha) a été classée en 2008. Elle est ainsi protégée. Il est donc interdit de ramasser le moindre caillou. A l’évidence les plus typiques ont déjà disparu !

*Astroblème : créé par l’impact météoritique 

Depuis qu’on évoque le rôle d’une météorite dans la disparition des dinosaures, la chute des plus grosses météorites interpelle, même si la trace au sol n’est plus visible.

Cette météorite de Rochechouart avec ses 1500 m de diamètre, 6 milliards de tonnes et lancée à 22 km/s a dû faire de gros dégâts. Elle et sans doute provoqué un changement climatique fatal à la biosphère sur un vaste territoire équivalent à la surface de la France.

Ce projectile provient probablement de la ceinture des astéroïdes située entre Mars et Jupiter.

On est un peu déçu par la géographie actuelle du site car on ne voit pas un cratère comme celui du « Meteor Crater » de l’Arizona  qui ne date que de 40 000 ans.

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Cependant, la promenade dans les ruelles de Rochechouart et surtout la visite du très beau musée de l’astroblème valent le détour.

Enfin, quand vous viendrez, il ne faut pas manquer les ruines des thermes romains de Chassenon, commune très proche, et construits avec les roches de l’astroblème.

Texte et photos de  Pierre GIBAUD 

 

NB : Article réalisé à partir de deux visites, une personnelle en 2004 et une seconde avec l’AVG85  en 2008.

Pour en savoir davantage :      

http://www.astrosurf.com/astrojanus/Robert.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Astrobl%C3%A8me_de_Rochechouart-Chassenon

http://meteorites.superforum.fr/forum

Autre article : AVG – Bulletin 2008 – « Sur les traces du cratère météoritique de Rochechouart » de C.König

AVG.Bulletin 2008 AVG.Bulletin 2008 

La réduction du fer dans un bas-fourneau par l’AVG – Diaporama

Auteur : Jean CHAUVET

 

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Ce diaporama décrit la fabrication d’un bas-fourneau et la réduction du fer par l’Association Vendéenne de Géologie, sous la conduite de Jean-Claude Leblanc, chercheur en paléosidérurgie, associé à  l’UMR 5608, CNRS, UTAH, Université de Toulouse II – Le Mirail.

L’expérimentation s’est réalisée le samedi 16 et le dimanche 17 octobre 2004, chez Monsieur et Madame Giraudeau, à Sainte-Hermine. A cette occasion,  l’AVG avait invité des membres du Groupe Vendéen d’Etudes Préhistoriques à participer.

Jean-Claude Leblanc a donné aux participants les instructions pour construire le four le samedi et  a conduit la réduction du fer le dimanche.

Sa démarche de chercheur était dictée par deux objectifs principaux :

–  Utiliser les produits locaux, argile* et minerai de fer*, et les méthodes historiques pour tenter d’obtenir les mêmes produits que ceux trouvés par les archéologues :

  • Argile de la carrière de la Bretaudière (85310 – Chaillé-sous-les-Ormeaux) et 
  • Minerai de fer de la Ferrière (85).

 –  « Transmettre un savoir-faire pour conserver ces techniques anciennes dans notre patrimoine culturel ».

 

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Réduction fer 1
Réduction fer 2
Réduction fer 3