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Échouage massif d’algues et crustacés sur la plage

 

Échouage massif d’algues et crustacés sur la plage

Ouest-France du Dimanche 3 août 2014

 

Jeudi, des centaines de crevettes et crabes morts ont recouvert une partie des plages de Saint-Jean et Saint-Hilaire-de-Riez, avec une odeur pestilentielle. Rien de toxique, même si le phénomène semble exceptionnel.

En trente ans, Pierre n’avait jamais vu ça. « La mer ressemblait à une soupe verte et sentait le bigorneau avarié », décrit ce médecin de 62 ans, qui vient, chaque année, passer ses vacances à Saint-Jean-de-Monts.

Jeudi, un événement exceptionnel s’est produit entre la plage Sud de la commune et le début de la plage de Saint-Hilaire-de-Riez. Lorsque la mer s’est retirée, des centaines d’araignées, petits crabes et crevettes se sont échoués au bord de l’eau, recouverts d’une boue d’algues verdâtres, à l’odeur nauséabonde. « On était inquiets avec ma femme, on voyait des enfants manger les pignons et ramasser au filet les crevettes mortes », détaille Pierre. « Vendredi, personne n’osait se baigner », ajoute Sabrina, qui n’a jamais vu non plus un tel phénomène en dix ans.

Hier, il restait encore des cadavres, mais sans commune mesure avec les quantités échouées jeudi.

Une qualité de l’eau de baignade « excellente »

Mais pas d’inquiétude à avoir : selon l’Ifremer, des analyses réalisées sur les côtes du littoral ont révélé que l’espèce de micro-algue concernée, le Lepidodinium chlorophorum, n’est pas toxique. En raison de la chaleur, du temps orageux et de la faible différence entre la haute et la basse mer , l’algue prolifère actuellement au large.

Sa multiplication, qui entraîne un manque d’oxygène préjudiciable pour certains organismes vivants, n’est pas dangereuse pour l’homme. « Cette espèce ne présente pas de toxicité, ni pour les baigneurs, ni pour les consommateurs de coquillages », affirme l’Institut.

Jeudi, la mairie de Saint-Jean-de-Monts a demandé des analyses pour le contrôle de la qualité des eaux de baignade. Les résultats, affichés au poste de secours principal, ont révélé qu’elle était « excellente ».

Assailli de questions

Malgré un nettoyage des services techniques de la ville dès vendredi, quelques traînées de cadavres subsistaient encore sur le sable sec samedi, et une odeur légèrement désagréable flottait sur les plages.

Opération de nettoyage menée par les services techniques de la ville.

Si certains touristes ont recommencé à se baigner, d’autres préféraient encore se renseigner auprès du poste de secours principal de la plage.

« Vous n’imaginez même pas le nombre de questions qu’on nous pose », confie un CRS chargé de la surveillance des plages. Les touristes ne sont pas les seuls inquiets : « On n’a pas de baisse de fréquentation pour l’instant, mais faut pas que ça dure… », glisse un commerçant du bord de mer.

Selon l’Ifremer, la disparition de ce phénomène pourrait prendre encore plusieurs jours, en fonction des conditions météorologiques et des cycles de marées.

 Sophie PAMS

Un vaste océan sous le manteau terrestre

 

Un vaste océan sous le manteau terrestre

Ouest-France du Vendredi 20 juin 2014

 

Une étude américaine affirme qu’une immense quantité d’eau est piégée dans des roches, à environ 600 km sous nos pieds.

« C’est une nouvelle vue de la structure de la Terre »,  explique Brandon Schmandt, géophysicien à l’Université américaine du Nouveau Mexique. Avec son collègue Steven Jacobsen, minéralogiste à la Northwestern University du Missouri, il soutient dans la revue Science qu’ « il y a des chances que l’intérieur de la Terre agisse comme une éponge ».

Des roches situées « dans la zone intermédiaire, entre le manteau inférieur et le manteau supérieur, entre 410 et 660 km de la surface » contiendraient de l’eau.

Venue des profondeurs

N’imaginons pas un grand lac ! Les pressions et les températures sont telles, à cette profondeur, que les molécules d’eau sont brisées. Leurs morceaux forment ce qu’on appelle des « hydroxyles » qui s’associent aux cristaux des roches. En particulier l’une d’elles : la ringwoodite. Or, en 2013, on a découvert que cette ringwoodite est présente dans … les diamants ! Les scientifiques sont alors « remontés » jusqu’à ces eaux enfouies.

Cette présence était soupçonnée dès les années 1930. Aujourd’hui, les scientifiques la confirment. Et calculent : « Si seulement 1% du poids des roches situées dans la zone de transition est constituée d’eau, ce serait l’équivalent de près de trois fois la quantité d’eau dans les océans », estiment Brandon Schmandt et Steve Jacobsen.

globe OuestFrance

Les deux scientifiques expliquent que l’activité volcanique fait monter ces roches à la surface. Ainsi l’eau serait venue des profondeurs, et non pas des météorites glacées comme on l’enseigne depuis longtemps.

Plus surprenant encore : « Cette eau cachée agit comme un amortisseur pour les océans de surface », ajoute Steve Jacobsen. Grâce à elle, la quantité d’eau contenue dans les océans ne varie pas.

lien  : http://www.youtube.com/watch?v=6HOXHtYry_0